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CALI

LES DEUX PREMIÈRES SEMAINES


Le réveil n’a pas été très difficile ; ici on se lève avec le soleil, donc à 6h du matin. Pour notre première journée, Arthur était débout vers le 7h30 alors que nous nous étions couchés  vers 1h du matin. Réveillés avec une température déjà  élevée, ma mère nous a préparé du chocolat et est partie chercher les « pandebono » à la boulangerie. Ce sont de petits pains typiques d’ici, faits à base de farine et de fromage : c’est juste trop bon !!! La journée commence doucement avec beaucoup de réflexions très directs comme quoi j’ai pris du poids ; et oui, ici ils ne se gênent pas pour te dire que tu as pris du poids et te font des commentaires du style : « ça te va bien », « ça ne te va pas bien », « il faut que tu fasses quelque chose », « comment ça se fait? »,  « Et la danse ne t’aide pas pour ton poids? »… Énormément de réflexions qui ne font pas forcement plaisir mais qui me font rire, car heureusement je m’aime comme je suis et je suis consciente que j’ai pris du poids. En effet, durant les derniers temps passés en France, j’ai mangé n’importe comment. La dernière semaine, je me suis nourrie qu’à base d’entrecôtes cuites au barbecue, le résultat d’une semaine avec mon beau père à la maison. C’est notre repas préféré et comme d’habitude je n’ai pas fait semblant. Dans ma tête, il n’y a pas plus claire : je prendrai la situation en main quand j’aurai envie, et pour l’instant ce qui me trouvent grosses, si ça ne leur plait pas, ils peuvent changer de trottoir ou ne pas me regarder. C’est ma philosophie à moi et je ne compte pas la changer.
Dans l’aprèm on va rendre visite à mes ex beau parents, car ils sont venus à l’aéroport  mais comme on a mis du temps à sortir, ils ont pensé qu’ils s’étaient trompés de jour et ils sont partis. Très gênée, je souhaitais les voir très rapidement, d’autant plus qu’ils comptent énormément pour moi.  Journée tranquille, avec un super repas préparé par ma maman puis balade dans un quartier que j’aime énormément.


Dans le parque de San Antonio, mon endroit préféré
Jeudi et vendredi, on commence à marcher pour chercher une maison. En effet, tout le monde ne passe pas une annonce sur internet. On marche énormément jusqu’à en avoir mal aux pieds. Pas facile quand on a l’habitude de prendre la voiture pour la moindre chose.  On note de nombreux numéros de téléphone puis on prend des rdv pour visiter.  En regardant sur leur site Internet, Mariam s’aperçoit que le lycée français propose une porte ouverte samedi matin. C’est génial, même Arthur va pouvoir visiter sa future école. 

Le samedi matin on va donc au lycée. On visite l’ensemble de l’école, même la partie maternelle qui est un bâtiment bien à part de tout le reste. Comme toute maternelle, les installations sont très belles, pleines de couleur ; tout est petit et joli.  Arthur découvre la partie primaire avec sa cour qui qui possède bien plus qu’une cage aux écureuils. Il y a beaucoup d’arbres, un CDI et les salles de classe, le resto et la cafete  ça réflexion a été : « c’est le paradis !!! ». Bingo, le bonhomme est rassuré et semble beaucoup aimer sa nouvelle école, du moins les installations. C’est ensuite le tour de Mariam, de visiter la partie collège et lycée, avec 4 laboratoires, une salle informatique, une salle audiovisuels, des casiers pour ranger les affaires et une cours plutôt sympa. Quand on a eu l’occasion de parler avec le directeur, la première réaction de Mariam a été : « c’est lui le Directeur ? Je l’adore !!!! ». Tout s’est bien passé pour ce premier contact avec l’école. Je suis rassurée. Mais ce qui me fait encore le plus plaisir, c’est la réaction de leur papa. Il est enchanté, avec les yeux pétillants comme les enfants. Il vient de se rendre compte que c’est une chance de pouvoir envoyer nos enfants dans une école comme ça. C’est sur qu’elle est hyper cher, c’est d’ailleurs ce qui nous plombe au niveau de notre budget, mais cet effort  vaut la peine d’être fait, pour nos enfants !!!!























Dimanche, de retour chez mes ex- beau parents pour le repas de 12h. On est ensuite parti se balader dans le quartier de San António qui est à mes yeux le meilleur endroit sur cette terre. C’est un quartier ancien de la ville où habitent les artistes et pas mal d’étrangers dont des français. C’est le quartier où nous habitions avec David et Mariam avant de partir vivre en France ; un endroit rempli de magie où l’atmosphère  vous donne un sentiment d’être plus proche du ciel. On a passé quelques heures assis sur l’herbe à parler et rigoler avec mon neveu, ma mère, les enfants et David. Un garçon est venu jouer de la guitare en échange de quelques pièces et j’ai pu choisir le répertoire : Rock en Espagnol.
Lundi est un jour férié (la quasi-totalité des jours fériés en Colombie sont décalés au lundi).  Nous sommes encore invités à manger à 12h, cette fois chez un ami à ma mère que j’apprécie particulièrement car étant petite, il a été le seul homme qui ai eu l’image d’un père pour moi ; et oui pour ce qui ne le savent pas, mon père est décédé quand j’avais 18 mois et ma mère ne s’est jamais remariée ni a eu un petit copain. Après un repas très sympa durant lequel j’ai encore une fois mangée de la viande à la plancha, on part en balade dans le centre-ville de Cali pour visiter les derniers ouvrages réalisés en ville et notamment une place permettant d’organiser des concerts mais aussi une grande allée piétonne longeant la rivière Cali. Cet endroit a marqué toute mon enfance et mon adolescence, comme il a marqué l’histoire de la ville. Flâner à cote de la rivière est un vrai plaisir. En fin d’après-midi, cet endroit profite d’une brise fraîche qui fait battre les palmiers et qui rafraîchit l’atmosphère.
Mardi on visite à nouveaux des maisons. On a visité une maison grande et ancienne, et décidément  je préfère l’ancien. Dans l’ancien, la maison a fait « ses preuves », possède une histoire et a souvent plus de caractère.  Pour le coup celle-ci est vraiment vieille, pas très belle, mais grande, avec un jardin et des espaces séparés pour bien nous organiser : le bureau de David, le centre artistique et notre foyer.  En plus elle rentre dans notre budget. On continue malgré tout à visiter, mais mercredi, après 4 autres visites, on a toujours en tête cette vieille maison. Les enfants insistent et j’appelle pour la revisiter mercredi en fin de journée. Et quelle bonne surprise. On discute un long moment avec l’architecte et la propriétaire qui nous expliquent les travaux qu’ils vont faire, me montrent les plans de la maison et me proposent même d’adapter la maison pour créer un espace où je pourrais réaliser la salle de danse. C’est LE RÊVE  évidemment on pense que les travaux vont prendre du temps. L’archi pense qu’un mois devrait suffire. Mais au vu des travaux à réaliser, nous imaginons que cela pourrait en prendre 2. J’attends donc une confirmation de l’architecte qui doit vérifier l’état de la toiture pour confirmer la durée des travaux.  Je croise les doigts et je laisse cela dans les mains des dieux et du destin. Si la maison est pour nous, elle sera prête dans le temps…….
Mais j’avais oublié qu’en Colombie rien n’est simple. C’est d’ailleurs une de choses qui m’a énormément manqué, et une des choses que je veux montrer à mes enfants. Qu’ils vivent des situations pas forcement faciles, je trouve que c’est très formateur.  Dans ma vie en France j’ai toujours trouvé que nos enfants avaient une vie plutôt facile, sans trop de contraintes. Il suffit de dire j’aimerais ou tout simplement dire je veux et  les parents lâchent rapidement un « oui ».  Du moment où on a de l’argent, on veut et on a la même chose que le copain ou le voisin.  En Colombie tout est un peu plus compliqué. Le simple fait de devoir faire extrêmement attention au niveau financière est déjà un point très diffèrent. Depuis la France, on a l’impression que tout est moins cher en Colombie, mais attention, c’est juste une impression. Par exemple pour les vêtements de marque type « ZARA » ici une chemise va coûter 3fois le prix de France. Et c’est pareils pour toutes les marques étrangères que ce soit American ou européen.  Il faut donc apprendre à vivre local. Mais ce n’est pas un problème puisque les produits locaux sont de bonne qualité. La Colombie possède une industrie textile importante ; la mode ne se fait pas que depuis Paris. Pour nous ici, fini les vêtements « made in china », et vive le made in Colombia. Malheureusement, notre industrie française a pris une claque énorme à cause de la délocalisation et bien malheureusement, on trouve aujourd’hui très peu de produits fabriqués en France.  Dans le monde entier, Paris est reconnu pour la mode avec les grands couturiers comme Yves saint Laurent, Jean Paul Gautier et bien d’autres. Mais même ces marques, si prestigieuses soient-elles, ont des ateliers en chine. Alors première chose  à comprendre, les produits locaux sont de qualité et moins cher. Il faut savoir qu’il y a différents qualités, du très bon comme du moins bon ; tout comme dans la société où on trouve des très riches comme des très pauvres, voir des miséreux. En Inde, on classe tout ça avec les castes. En Colombie, on le classe par niveaux sociaux qu’on appelle ici extracto qui vont du niveau 1 au niveau 6. Ces niveaux sont pris en compte notamment pour les factures d’eau, d’électricité, d’internet, de téléphone et de loyer.
Pour revenir sur la location, je vous disais précédemment que rien n’été simple dans ce pays ; ce n’est pas qu’une légende. Ça fait une semaine qu’on essaie d’obtenir la maison mais ce n’est pas gagné. Ici nous n’avons pas encore de comptes bancaires, nous n’avons pas de références commerciales, et louer une maison est plutôt compliquée. Gagner bien plus que le loyer n’est pas une condition suffisante. En effet, on nous demande deux garants supplémentaires qui gagnent à minima trois fois le loyer chacun et qui soient  propriétaires tout le deux. Et tout ceci au cas où les petits Français décident de se casser sans payer le loyer.  Pour trouver un garant c’est le parcours du combattant. On a ma mère, mais pour trouver une deuxième personne c’est notre première grosse galère. Les gens n’aiment pas trop faire ce genre de faveur. C’est délicat et je pense qu’ils ont peur ; de quoi je ne sais pas mais ils ont peur. Dans tous les cas c’est ma première colère. Quand j’étais en France et lorsque je rentrais à Cali pour des vacances, ils étaient tous là, toujours prêts à fêter le moindre mouvement, toujours à te dire : si tu veux retourner au pays, je serais là. Mais quand ça arrive vraiment, hormis qq personnes qui m’auraient bien aidées mais qui malheureusement ne pouvaient pas le faire, les gens qui le pouvaient et que j’ai sollicités n’ont pas été au rendez-vous. Mon message sur Facebook a tout de même eu son effet. Il faut dire que je n’ai pas osé demander à certaines personnes. Là-bas comme ici, je n’aime pas demander des faveurs ; je compte sur une main le nombre de fois où j’ai demandé de l’aide à quelqu’un en France, que ce soit pour chercher mes enfants à l’école ou pour m’aider à faire quelque chose. La seule qui a fait pas mal de choses c’est ma copine Mow et cela bien malgré moi, car elle est plus têtue que moi. Evidemment c’est agréable de savoir que tu peux compter sur quelqu’un mais tout a une limite et j’aime être très loin de cette limite.  Finalement les dieux ont fini par m’envoyer quelqu’un à qui je n’aurais jamais osé demander. J’ai été profondément touchée de leur geste, alors qu’on ne s’est pas encore vu physiquement. Ils ont ainsi amené le nécessaire et la dame de l’agence semble très optimiste. On devrait avoir une réponse définitive lundi matin. Donc place à la détente, on verra lundi ce que les dieux auront décidé pour nous !!!
J’ai également rendu visite à mon élève dans son école ; une de plus belles rencontres que m’ait offert la Colombie ces dernières années. J’ai pu assister, à la fin de son cours avec certains de ces élèves, et je suis fascinée par le niveau, la motivation et la passion qu’ont toutes ces filles. J’adore. Elles préparent leur prochain spectacle dans un théâtre assez important de la ville et ça promet d’être sympa.  On voit qu’elles travaillent beaucoup et que tout le monde se donne à fond.  Après son cours, enfin seules, on a passé des heures à discuter, à rêver, à faire des projets, à sourire ensemble. Sa sœur est également super sympa et je passe une super journée comme je les aime.  Dans la semaine, on est allé au cinéma pour voir Monstre Académie. Et oui j’adore les dessins animés et  celui-là, je l’apprécie particulièrement. C’était sympa et drôle. Les gens sont très expressifs en Colombie, et même au cinéma on attend les gens rire et réagir en fonction des passages du film : la tristesse, la joie, l’énervement… C’est une expérience  à vivre. En France les gens sont plutôt silencieux et si par malheur il y a des ados bruyants et malpolis on les fait sortir de la salle pour avoir la paix. 
Je profite pour m’excuser auprès de mes chers lecteurs. Actuellement, je n’ai pas une super connexion internet et ce n’est pas facile. A chaque fois que je touche l’ordinateur, le signal tombe et je ne peux rien faire. Une fois installée dans ma maison, le problème sera réglé. Pour le moment on s’adapte.

Voici quelques photos, et je vous donne rendez-vous pour un prochain article. je suis impatiente d’avoir une maison pour commencer mon installation.

5 commentaires:

  1. C'est en bonne voie, ton installation, j'en suis sûre ! et ton récit de tes retrouvailles avec ton pays est très interessant. Bravo, et continue à donner des nouvelles. Bonne chance pour la poursuite de ta carrière là-bas. Grosses bises à toi et à toute ta famille.Rosy.

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  2. Merci Rosy. On espère vous accueillir un jour ici et danser a nouveau ensemble, gros bisous <3

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  3. Merci pour tous ces détails, que je découvre avec grand plaisir; et que je vais m'empresser de faire lire aux filles. Courage. Mes meilleures pensées t'accompagnent. Biz pleins. Sandrine

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    1. C'est avec grand plaisir que je partage cette aventure avec toi et les autres lecteurs, et le meilleur moyen de garder les liens, gros bisous.

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  4. On vous embrasse TRES FORT. Grâce à votre nouvelle vie, on découvre la Colombie. Vous nous faites voyager. Vous nous faites rêver. Même si l'on te lit avec un pincement au coeur (loin des yeux...mais pas loin du coeur) on est ravi de ce fil qui nous maintient en contact. Sandrine, Pascal, Gwenn et.. Maud! (PS: il va falloir que je trouve comment passer du statut anonyme, à non anonyme.. LOL). BIIIIIIIIIIIIIIIIZ PLEINS!

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